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TEMOIGNAGE : EN CHAIR ET EN GOUACHE

 

Quel âge avez-vous ?

Je suis né en 1977 à ce que je sache, donc 37.

 

 

Avez-vous un pseudonyme, un nom d’artiste ?

Mon pseudonyme officiel est REZINE 69.

 

 

Depuis combien de temps exercez-vous comme artiste ?

Déclaré à la maison des artistes depuis 2003.

 

 

Depuis combien de temps la galerie existe-t-elle ?

C'est une galerie/atelier ouverte en 2008 à l'occasion de l'exposition Light painting Evolution et autres expositions personnelles. Exposer d'autres artistes est plus compliqué et demande du personnel…

 

 

Quand vous êtes-vous rendu compte que le street art vous attirait ? Quel a été l'élement déclencheur ?

Très jeune, j’ai découvert les premiers livres de graffiti sur les trains new-yorkais et Subway Art (Martha Cooper, Henry Chalfant), Spray Can Art et le film Star Wars de 1982 (Ndr : film sur le graff). Et ensuite, Berlin : la ville que j’ai visitée pendant un échange scolaire. Il y avait des graffs de partout (dans les écoles, les rues et boulevards) et aussi des fresques de grande qualité technique.

 

 

Quelles sont vos principales influences artistiques ? Quels sont vos « maîtres » ?

Le mouvement surréaliste, l'art nouveau, la calligraphie arabe et latine. J’ai pour maîtres Hassan Massoudy, Nja Mahdaoui, EIscher, Dalí, Giger, Duchamp, Banksy, Lee Bull, Kuski, Ingres, Le Caravage, Holbein, Montegna.

 

 

Comment définiriez-vous votre style ?

Hybride ; technologiquement naturel.

 

 

Si vous étiez une couleur, quelle serait-elle ?

Le rouge qui vire au vert.

 

 

La musique révèle bien souvent la personnalité d’un artiste, la profondeur de ses œuvres, l’atmosphère de son univers. Quelle morceau de musique illustre le plus votre style artistique ? Pourquoi ?

Actuellement, Verbal d'Amon Tobin , Morpheus de Gtronic , Zzafrika de ZZT, du Vybz Kartel, la liste est longue ! La musique électronique a bercé ma jeunesse, ainsi que la culture hip hop. C’est d'ailleurs pendant des raves parties que je réalisais mes premières performances graffs ! J’écoute ces artistes pour la nouvelle dimension musicale qu’ils proposent, ainsi que pour leur côté revendicateur, bizarre, différent, alternatif, déjanté et ouvrant de nouveaux horizons, de nouvelles « visions » abstraites concrétisées artistiquement.

 

 

Comment est née l’idée de fonder Kuality Street ? Que voulez-vous raconter à travers vos œuvres ? Quel message voulez-vous faire passer lorsque vous concevez vos œuvres ?

L'idée était de disposer d’un atelier pour travailler et pouvoir accueillir le public, pour montrer et vendre mes œuvres si affinité. Mais pas seulement, car j'impose mon art dans les rues d'ici et d'ailleurs...  J’essaye en général de transfigurer le monde actuel et concrétiser les dires de Matta : « l'artiste se doit de dénoncer les méfaits et les effets pervers de la société ».

L'art de la peinture ne s'explique pas vraiment puisqu'il doit construire un autre langage. J’ai mon propre langage hors des codes établis et des proportions dorées (et fibonacci). Depuis peu, j’expérimente des compositions en spirale… J'essaye de créer des images avec une lecture complexe et évolutive, des images qui se transforment un peu à la manière des surréalistes. Je tente d’exploiter l’ambivalence entre fiction et réalité pour créer des scènes presque ésotériques. Mes œuvres expriment la limite du rêve ; la réalité rattrapant toujours la fiction. Mon travail se base sur la composition et le concept véhiculé par le réalisme. Mais le rendu final explore les multiples déclinaisons du réalisme, notamment l’hyper-réalisme, avec la multiplication des détails, des effets de déformation optique, etc.

 

 

Quelles sont vos thèmes de prédilection ?

J’aborde plusieurs thématiques comme la mutation de l'homme (due aux machines, à la misère, à la pollution) ou l’implantation de l’informatique dans nos vies etc. L'esclavage moderne en quelque sorte… Par exemple, j’illustre le système avec un grand « S » sous la métaphore du carrousel. J’aime peindre les déchets composant la ville, des scènes peuplées de survivants et la complexité du chaos. Ensuite, étant prolifique, j’utilise pas mal de techniques pour obtenir des rendus différents sur ces mêmes thèmes. Je réalise depuis 2013 des sculptures , des graffitis en 3D éclairés que j 'expose en ce moment à Nîmes à la Galerie Le Spot. A travers une présentation de 20 œuvres (mixmedias), cette installation essaye de montrer l’évolution globale de mon style, son histoire.

 

 

Comment définir le street art au jour d’aujourd’hui ?

Le street art a été vulgairement récupéré, notamment dans la pub. Mais certaines œuvres apparaissent dans les ventes aux enchères et cela remonte la côte « des artistes urbains ». N’est-ce pas le rêve de tout artiste ? Pour ma part, je souhaite évidemment une reconnaissance pour mon travail mais surtout pour ma création. Je ne veux pas que ma renommée soit construite sur les dires des « financiers » de l’art…

 

 

Qu’aimez-vous le plus peindre?

Avant, c'était les lettrages 3D aux formes calligraphiques qui m’attirait le plus. Aujourd’hui, peindre le Chaos, des éléments humains (chairs, tripes, corps) mixés à des rendus pixélisés, c’est ce qui me plaît. D’ailleurs, fresque en cours…

 

 

D’où vient votre inspiration artistique ?

De ce qui m'entoure en général : les gens, la ville, la société de consommation, la nature, les arbres, la déformation du monde par la machine, la philosophie, le cinéma, etc.

 

 

Certaines de vos œuvres se basent sur la calligraphie arabe ; Comment en êtes-vous venu à ce style ?

A l’époque où je travaillais sur mon tag, je cherchais une signature complexe qui, basée sur des traits et des points, serait à la limite de l’illisible. Puis, j’ai vu des calligraphies arabes, notamment la forme Tugra (signature du sultan). La calligraphie orientale classique m’a captivé et inspiré. Je crois que c’était à cause de la liberté du style arabe, ses pleins et ses déliés, la possibilité d’étirer les formes…

 

 

Selon vous, en quoi les rues de Lyon constituent-elles un « terrain de jeu » du graffeur, un laboratoire du street art contemporain ?

En fait, soit c’est un terrain de jeu dangereux et stéréotypé, soit un terrain de jeu institutionnel. Il faut trouver de nouvelles manières de faire les choses, réadapter  le message du disobey (Ndr : désobéir) pour faire évoluer la société contemporaine ! Il y a aussi d’autres alternatives : les squats, les friches, les endroits délaissés, vacants ou en voie de démolitions, les quartiers sensibles...

La réappropriation de l'espace urbain par la culture et l'art est essentielle.

 

 

L’univers du street art est souvent mal reconnu comme un art à part entière, la plupart des gens le voient comme du vandalisme ou comme l’expression d’une jeunesse désœuvrée. Selon vous, comment redéfinir les valeurs de l’art urbain afin qu’on la reconsidère à sa juste valeur ?

En fait, plus tant que ça. Ce n’est pas tout à vrai puisque maintenant on le voit partout. Les spots publicitaires exploitent le street art, il fait les couvertures des magazines artistiques depuis peu, il est à l'honneur pour la nuit blanche, les galeries influentes créent de gros projets ayant pour objet l’art urbain, etc. C'est la mode ! Cette année, je présente une exposition de grands tirages de lightpainting à la fondation EDF, elle se clôturera en mars. Cette expo de street art s’appelle « L'innovation au cœur du mouvement » ; c’est intéressant comme titre… L’avant-garde n’est-elle pas capitale ? Je pense que l’avant-gardiste ne doit pas se plier à la mode. Le cas échéant, il deviendrait un copieur, un récupérateur.

 

 

Quel regard sur la société illustrent vos œuvres ?

Elles présentent la « machine-nation » du savoir et du pouvoir, une esthétique du mouvement, un langage visuel propre, l'asservissement moderne… A vous de voir et de le découvrir ! Comprenez, je ne suis pas historien ou psychologue !

 

 

Quels sont vos futurs projets artistiques ? 

Faire un livre retraçant mes 20 ans de graffitis, développer la galerie avec un studio de lightpainting ouvert au public, déployer le « shopping » sur commande. J’espère aussi organiser des expositions avec d’autres artistes tels que Made 514, Replete, ShamSham. Et je suis sur un gros projet pour Lyon 7ème...

 

 

Selon-vous, quelle phrase ou citation illustre le mieux l’art ?

« Pour être libre, il suffit de l'être, sans en demander l'autorisation à personne. Il faut se faire une hypothèse sur son propre destin et s'y tenir, sans se soumettre ni céder aux circonstances. Une telle liberté exige de l'homme de véritables ressources intérieures, un niveau élevé de conscience individuelle, et le sens de la responsabilité devant lui-même et par là devant les autres. La tragédie est hélas que nous ne savons pas être libres. Nous réclamons une liberté qui doit coûter à l'autre mais sans rien lui abandonner en échange, voyant déjà là comme une entrave à nos libertés et à nos droits individuels. Nous sommes tous caractérisés aujourd'hui par un extraordinaire égoïsme. Or ce n'est pas cela la liberté. La liberté signifie plutôt apprendre à ne rien demander à la vie ni à ceux qui nous entourent, à être exigeant envers soi-même et généreux envers les autres. La liberté est dans le sacrifice au nom de l'amour. »

(Ndr : Andreï Tarkovski – Le Temps scellé)

 

Hugo Polizzi

 

Dans les cuisines de la Kuality Street Gallery

Nous avons goûté pour vous :  

 

Suprême avant-gardiste de street art à la mode de Lyon

                                                                                by REZINE 69

 

   Voici la recette de son succès :

                          

                                                                                                                                                     Temps de préparation : 20 ans

 

  • Décortiquez la société, épluchez-la et dégraissez-la.

  • Faites revenir du street art.

  • Portez à ébullition quelques idées préalablement ciselées, laissez-les mariner jusqu’à obtention de l’inspiration, émincez puis badigeonnez de talent.

  • Puis, plongez le tout dans un bouillon de culture hybride assaisonné de peinture. Saupoudrez de graffiti, ajoutez un zeste de calligraphie et une pincée de sculpture futuriste.

  • Colorez la préparation dans du lightgraff au bout de 15 ans et laissez infuser dans la photographie.

  • Mélangez dans un studio lyonnais en prenant soin de mélanger l’atelier à la galerie.

  • Mixez l’activité artistique avec de l’illustration publicitaire pour de grandes marques (Heineken, Vichy, Kiabi, Kia Motors).

  • Incorporez les expositions nationales et internationales (Le Spot à Nîmes, Fondation EDF).

  • Noircissez des pages de portfolios et de livres (Light Graff cuvée 2007 et Freehandz Light Painting cuvée 2012).

  • Répartissez un peu de la préparation en milieu urbain (Usine Renault), dans des performances en direct (Nuit Blanche de l’Ecole des Gobelins à Paris, Galerie Artpsodie à Marseille) et dans des événements (C’est la nuit blanche, Festival Berre, Nuits des Musées de Vienne, Original Festival, Nuits Sonores de Lyon, Fête des Lumières de Lyon).

  • Disposez-la également sur un site web et dans les réseaux sociaux.

  • Répétez l’opération tant qu’il vous plaira.

  • Faites gratiner et servir aussitôt aux amateurs d’arts.

 

 

Pour les plus gourmands d'entre vous, rendez-vous sur :

 

* https://www.youtube.com/watch?v=Gb8zt9apOng&list=UUXt0tBFRfjBDdD1txsKucAw

* http://www.REZINE69.com

* http://lightgraff-lightpainting.e-monsite.com/

 

ou à l'adresse suivante :

 

121 Grande Rue de la Guillotère, 69007 LYON

 

Pour le plaisir des yeux :

https://www.youtube.com/watch?v=ayr60DRJpsk

 

 

 

 

 

 

La rue. Pour beaucoup, ce n’est qu’une voie de passage d’un point A vers un point B. Pour les autres, c’est une toile à ciel ouvert. L’art court les rues ; il chamboule le paysage urbain, insuffle la vie au badigeon inanimé des murs de nos villes. L’âme de la cité, c’est le street art. Avec ses trompe-l’œil, ses graffitis, ses tags en pochoir, ses posters de rue, ses peintures murales, ses fresques, ses sculptures futuristes, Lyon devient un terrain de jeu artistique. Qu’on le veuille ou non, en marchant dans les quartiers lyonnais, nos yeux de piétons se posent sur ces œuvres rendues publiques. A l’épreuve du temps et des éléments, elles livrent des messages aux passants qui daignent les entendre. L’art urbain est la voix des faubourgs. Prêtez l’oreille.

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